Le Département de Santé et Médecine communautaires de l’Université de Genève a décerné cette année le Prix Médecine et Société à l’étude « Transmission des infections à SARS-CoV-2 dans les écoles primaires et les crèches du canton de Genève : une étude épidémiologique, virologique et sérologique (SEROCoV-Schools) » présentée par Dre Elsa Lorthe, Pre Silvia Stringhini, Pre Isabella Eckerle, Mathilde Bellon et Dre Julie Berthelot. 

Le Prix Médecine et Société vise à encourager des actions d’impact sociétal dans la communauté hospitalo-universitaire genevoise. La Professeure Samia Hurst, bioéthicienne et médecin, ainsi que les autres membres du jury, n’ont pas réussi à départager deux projets qualifiés de « tout à fait remarquables », attribuant ainsi ce prix à égalité avec le projet de M. Victor Taramarcaz et Mme Tara Herren « Motiver les étudiants en première année de médecine à l’Unige à devenir des premiers répondants ».

Pour rappel, le projet SEROCoV-Schools est né à l’été 2020 avec pour objectif de décrire la dynamique de transmission du SARS-CoV-2 dans des écoles primaires et des crèches et d’évaluer le risque d’introduction du virus dans les foyers des enfants. L'étude a été menée entre mars 2021 et juin 2022 au sein de deux écoles et trois crèches du canton de Genève, soit 24 classes d’enfants de 1-2 à 6-7 ans accompagnés des équipes éducatives et du corps enseignant. Un total de 400 personnes ont participé au projet SEROCoV-Schools durant la pandémie de COVID-19.

En combinant des données épidémiologiques, virologiques et sérologiques, l’étude a montré la propagation rapide des infections dans les établissements (transmission d'enfant à enfant et d'enfant à adulte), et l'introduction du virus dans les foyers (y compris chez des parents vaccinés), de façon plus marquée avec chaque nouveau variant. L’étude a permis de conclure que les jeunes enfants semblent être une source importante d'infections extra-familiales et jouent un rôle clé dans la transmission communautaire. Ils constituent un potentiel réservoir de la maladie maintenant que la majorité de la population adulte et adolescente est vaccinée.

  • Un impact scientifique et sociétal reconnu au niveau local, national et international

L’équipe en charge de SEROCoV-Schools a joué un rôle clé de soutien et d’information auprès des établissements et des familles, au cours d’une période stressante marquée par des politiques et mesures changeantes et parfois difficiles à suivre et à comprendre. Dans les écoles, l’étude a aussi été un moyen de transmettre des connaissances scientifiques auprès des enfants, notamment sur les tests, l’infection par le virus, le développement d’anticorps via des illustrations créées pour l’occasion, et en répondant à leurs nombreuses questions lors des visites. L'équipe a également transmis l’idée que la science et la recherche pouvaient être amusantes (des clowns animaient les visites d’inclusion) et menées par des femmes, puisque l’équipe sur le terrain était exclusivement féminine.

Ce projet de recherche interdisciplinaire est le fruit d’une étroite collaboration entre l’Unité d’épidémiologie populationnelle du Service de médecine de premier recours des Hôpitaux universitaires de Genève, le Laboratoire des virus émergents de l’Université de Genève, le Laboratoire de caractérisation des réseaux biologiques de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, les jeunes participantes et participants, leurs parents et le personnel de plusieurs établissements scolaires genevois.

Les résultats ont obtenu une reconnaissance internationale, grâce à plusieurs publications dont l’une dans le Lancet Infectious Diseases.

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