Stringhini S, Wisniak A, Piumatti G, Azman AS, Lauer SA, Baysson H, De Ridder D, Petrovic D, Schrempft S, Marcus K, Yerly S, Arm Vernez I, Keiser O, Hurst S, Posfay-Barbe KM, Trono D, Pittet D, Gétaz L, Chappuis F, Eckerle I,, Vuilleumier N, Meyer B, Flahault A, Kaiser L,  Guessous I. 
Seroprevalence of anti-SARS-CoV-2 IgG antibodies in GenevaSwitzerland (SEROCoV-POP): a population-based study, The Lancet. 2020 Aug 1;396(10247):313–9, doi: 10.1016/S0140-6736(20)31304-0.

Résumé : L'évaluation du fardeau de la COVID-19 sur la base du nombre de cas traités médicalement est sous-optimal, compte tenu de sa dépendance à l'égard de la stratégie de tests, des définitions de cas changeantes et du large éventail de présentation de la maladie. Les enquêtes sérologiques en population offrent un moyen d'estimer les taux d'infection et surveiller la progression de l'épidémie, en surmontant bon nombre de ces limites.

Méthodes : En tirant parti d'un groupe existant de participants adultes issus d'enquêtes représentatives de la population menées à Genève, en Suisse, nous avons mené une étude consistant en 8 enquêtes sérologiques hebdomadaires auprès de ces participants et les membres de leur ménage âgés de plus de 5 ans. Nous avons testé chaque participant pour la recherche des anti- anticorps SARS-CoV-2-IgG, en utilisant un test immuno-enzymatique disponible dans le commerce (Euroimmun AG, Lübeck, Allemagne). Nous avons estimé la séroprévalence à l'aide d'un modèle de régression bayésienne en tenant compte des performances des tests et en ajustant l'âge et le sexe de la population genevoise.

Résultats : Au cours des trois premières semaines, nous avons inclus 1335 participants provenant de 633 ménages, avec 16% de participants âgés de moins de 20 ans et 53,6% de femmes, une répartition similaire à celle de Genève. La première semaine, nous avons estimé une séroprévalence de 3,1 % (Intervalle de Confiance à 95 % 0,2-5,9, n=343). Cela a augmenté à 6,1 % (IC à 95 % 2,6-9,33, n = 416) au cours de la deuxième semaine et à 9,7 % (IC à 95 % 6,1-13,11, n = 576) au cours de la troisième semaine. Nous avons trouvé que les 5-19 ans (6,0 %, IC 95 % 2,3-10,2) avaient une séroprévalence similaire à celle des 20-49 ans (8,5 %, IC 95% 4,99-11,7), tandis que la séroprévalence significativement plus faible a été observée chez les 50 ans et plus (3,7 %, IC à 95 % 0,99-6,0, p = 0,0008).  

Interprétation : En supposant que la présence d'anticorps IgG soit au moins à court terme associée avec l’immunité, ces résultats mettent en évidence que l'épidémie est loin de s'éteindre simplement grâce à l’immunité collective. De plus, aucune différence de séroprévalence entre les enfants et les adultes d'âge moyen n'est observée. Ces résultats doivent être considérés alors que la Suisse et le monde envisagent un assouplissement des restrictions visant à freiner la transmission.

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