Viviane Richard, Roxane Dumont, Elsa Lorthe, Hélène Baysson, María-Eugenia Zaballa, Rémy P Barbe, Klara M Posfay-Barbe, Idris Guessous, Silvia Stringhini pour le groupe Specchio-COVID19.
COVID-19-Related School Disruptions and Well-Being of Children and Adolescents in Geneva. Journal of Paediatrics and Child Health, doi: 10.1111/jpc.15973.

Résumé:

Objectifs : Le bien-être des enfants, des adolescentes et des adolescent semble avoir été affecté par les confinements mis en place pour contrôler la propagation du COVID-19. Cependant, on sait peu de choses sur l'impact des interruptions scolaires de courte durée causées par des mises en quarantaine ou en isolement.

Méthodes : En juin/juillet 2021, le groupe de recherche Specchio-COVID19 a conduit une étude auprès d'un échantillon représentatif d'enfants, adolescentes et adolescents du canton de Genève. Grâce à des questionnaires en ligne, des informations sur les absences scolaires liées au COVID-19 ont été récoltées pour l'année scolaire 2020/2021 ainsi que sur le bien être et la santé des enfants, des adolescentes et des adolescents. La qualité de vie des enfants a été évaluée en utilisant l'échelle KINDL®.

Résultats: L'échantillon est composé de 538 personnes participantes (258 [48,0%] femmes) âgées de 4 à 18 ans. Au cours de l’année scolaire 20/2021, 40% des élèves a manqué l'école au moins une fois pour des raisons liées au COVID-19. Un tiers a été absent une fois et moins de 10% deux à cinq fois. Un tiers des élèves a manqué l'école en raison d'une quarantaine ou d’un isolement individuel et 4% en raison de la fermeture de la classe ou de l’école à cause du COVID-19. La plupart des absences ont duré plus d'une semaine. Aucune relation entre la fréquence des absences liées au COVID-19 et la qualité de vie des élèves n’a été observée, même en stratifiant selon le type d'absence ou les caractéristiques sociodémographiques.

Des disparités dans la durée des absences scolaires et un contexte globalement différent peuvent expliquer l'écart avec les conclusions d’autres études menées au début de la pandémie. Au printemps 2020, les fermetures d'écoles avaient duré en moyenne 11 semaines en Europe et étaient caractérisées par un environnement incertain et potentiellement stressant. Les interruptions scolaires ultérieures liées au COVID-19 ont été plus courtes, d’une durée de 7 à 10 jours. De plus, dans notre étude, la plupart des enfants n’ont été affectés qu’une seule fois au cours de l'année scolaire. Par conséquent, les interruptions scolaires de courte durée dues au COVID-19 pourraient être assimilées à l'absentéisme lié à des "infections habituelles".

Conclusion : Dans l'ensemble, ces résultats sont rassurants dans la mesure où les quarantaines impliquant des interruptions scolaires, qui sont un moyen efficace de contrôler la transmission du SARS-CoV-2, ne semblent pas avoir d'impact significatif sur le bien-être des enfants, des adolescentes et des adolescents. Cependant, les absences scolaires ne doivent pas être banalisées en raison de leur potentiel impact sur les résultats scolaires. Les conclusions de cette étude permettent d’apporter des informations supplémentaires aux décideurs pour trouver le bon équilibre entre la lutte contre le SARS-CoV-2 et le bien-être des jeunes.

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