Roxane Dumont, Viviane Richard, Helène Baysson, Elsa Lorthe , Giovanni Piumatti, Stephanie Schrempft , Ania Wisniak, Remy P. Barbe , Klara M. Posfay-Barbe , Idris Guessous, Silvia Stringhini, pour le groupe Specchio-COVID19.
Determinants of adolescents’ Health-Related Quality of Life and psychological distress during the COVID-19 pandemic. PLos One, 17(8): e0272925. https://doi.org/10.1371/journal. pone.0272925.

Résumé:

Contexte : Nous avons examiné les déterminants de la qualité de vie liée à la santé (QVLS) ainsi que de la détresse psychologique des adolescentes et des adolescentes durant la pandémie de COVID-19, en utilisant un échantillon aléatoire de la population de Genève, en Suisse.

Méthodes : Les données ont été recueillies auprès d’adolescent-es âgées de 14 à 17 ans, qui ont participé avec leurs familles à une enquête sérologique menée en novembre et décembre 2020. La QVLS des adolescent-es a été évaluée à l'aide des échelles validées KIDSCREEN-10 rapportée par les adolescent-es et KINDL® rapportée par les parents. La détresse psychologique a été évaluée à l'aide de la tristesse et de la solitude autodéclarées sur la base de l'échelle de bien-être émotionnel KINDL®. A l'aide d'équations d'estimation généralisées, nous avons examiné le rôle des caractéristiques sociodémographiques, familiales et comportementales sur l'influence de l'état de santé mentale et du bien-être de cette population.

Résultats : Parmi 240 adolescent-es, 11 % avaient une QVLS faible, 35 % ont signalé de la tristesse et 23 % de la solitude. Selon la perception des parents, 12 % des adolescent-es montraient une QVLS faible et 16 % faisaient état d’un bien-être émotionnel faible. Être une fille (ORa = 3,20 ; IC à 95 % : 1,67-6,16), une augmentation du temps passé sur les réseaux sociaux (ORa = 2,07 ; IC à 95 % : 1,08-3,97), une humeur des parents moyenne à mauvaise (ORa = 2,62 ; IC à 95 % : 1,10-6,23) et une situation financière du ménage moyenne à mauvaise (aOR = 2,31 ; IC95 % : 1,01-6,10) étaient associées à un risque accru de tristesse. Les écarts entre la perception de la QVLS des adolescents et celle de leurs parents étaient plus probables pour les filles (aOR = 2,88 ; IC à 95 % : 1,54-5,41) ainsi que dans les ménages avec un bien-être familial faible (aOR = 0,91 ; IC à 95 % : 0,86-0,96 ).

Conclusions : Une proportion significative d'adolescent-es a présenté un faible niveau de bien-être au cours de la deuxième vague de COVID-19. Durant cette période, le bien-être moyen était inférieur aux estimations pré-pandémiques. Les adolescent-es vivant dans des familles défavorisées ou en difficulté semblaient particulièrement touché-es. Un suivi épidémiologique est nécessaire pour évaluer les effets à long terme de la pandémie sur les adolescent-es.

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